Le Bret Daniel, instituteur puis professeur des écoles ; secrétaire général du SNUipp (1993-…) ; co-secrétaire général  de la FSU (1999- 2000).

Secrétaire général du Syndicat national unitaire des instituteurs et professeurs des écoles (SNUipp) dès sa création, il en a fait avec d’autres le « syndicat leader » dans l’enseignement primaire. La première direction nationale est en effet constituée par un trio : Daniel Le Bret est secrétaire général, aux côtés de Nicole Geneix issus du courant de pensée « Unité et Action » et Danièle Czalczynski, du courant École émancipée.
Parti de loin -sa création est liée à la crise de la Fédération de l’Éducation nationale (FEN) qui aboutit à la création de la FSU- le SNUIPP devient rapidement le premier syndicat de son secteur et demeure en nombre de syndiqués le deuxième syndicat derrière le SNES au sein de la FSU. De 35 000 adhérents en 1992-1993, il parvient à atteindre le chiffre de 54 000  lors de l’année scolaire 2000/01.
En mai 1998 Daniel Le Bret est réélu secrétaire général du SNUipp. Lors du congrès de Lille, le syndicat continue de réclamer l’intégration de tous les instituteurs dans le corps des professeurs des écoles. Réaffirmant son credo «quatre maîtres pour trois classes», il décide de lancer, à la rentrée, un débat sur la polyvalence des maîtres.
Dans la même période, les modalités d’intégration, des 200 000 instituteurs dans le nouveau corps des professeurs des écoles provoquent la grogne dans les écoles. Daniel Le Bret explique à la presse : « Nous réclamons l’égalité entre les enseignants qui effectuent le même métier auprès des mêmes enfants. En distinguant les instituteurs des professeurs des écoles, dont le salaire est supérieur, l’Education nationale a créé un déséquilibre. On compte trois catégories d’instituteurs. Ceux qui partent à la retraite en conservant ce statut. Ceux qui deviennent professeurs des écoles, à partir d’une liste d’aptitude, avec un salaire inchangé mais une amélioration de la retraite. Enfin, les instituteurs du concours interne, dont le salaire est revalorisé mais qui perdent le droit au logement et à la retraite à 55 ans. Il faut remédier à cette situation d’inégalité. C’est ce que nous demanderons à Claude Allègre, que nous devrions rencontrer prochainement. » Au moment de la démission de Michel Deschamps, à la veille de l’annonce de sa candidature sur la liste Bouge l’Europe ! en mars 1999, la FSU joue la carte de la pluralité, confiant la direction à Daniel Le Bret et à Monique Vuaillat, afin de respecter au sein de la fédération un équilibre entre les deux principaux syndicats, aux orientations parfois divergentes, le SNUipp et le SNES.
Daniel Le Bret, démissionne le 19 janvier 2000 du secrétariat général de la Fédération syndicale unitaire (FSU), poste qu’il partageait jusqu’alors  avec Monique Vuaillat (Snes). A 44 ans, il n’avait jamais caché son intention de quitter la FSU après les élections de décembre. Elections au cours desquelles la FSU  a réalisé très bon score, recueillant près d’un suffrage sur deux. En guise d’explication, Daniel Le Bret avance la nécessaire rotation des mandats, un éloignement durable de la pratique et  » l’âge ­ «la moyenne d’âge des instits est de 41 ans». Il a par ailleurs diffusé une sorte de « testament syndical » sur la nouvelle étape qui attend la FSU ; une intervention qu’il clôt par une citation de Jean Genet: «J’ai l’air de déconner mais vous savez bien ce que je veux dire.». Daniel Le Bret voulait que les mandats tournent, et il envisagea alors  de retourner sur le terrain et de  » reprendre une classe « .
En tout état de cause, la situation de Daniel Le Bret n’a rien à voir avec celle de Michel Deschamps. Mais ces deux démissions en moins d’un an ont-elles témoigné de certaines difficultés dans l’élaboration et la mise en ouvre des orientations de la FSU ?… Daniel Le Bret représentait à la tête de la fédération unitaire un SNUipp fortifié par des résultats en progression lors des dernières élections professionnelles (43 % des suffrages).
Trois solutions se présentent alors  au conseil délibératif de la FSU, qui se réunit : l’option  » Monique Vuaillat unique secrétaire générale  » ; l’option  » un membre du SNES, un membre du Snuipp « ; enfin, l’option  » direction collective avec porte-parole « , sur le modèle alors actuel du SNES. Finalement Daniel Lebret est remplacé par Pierre Duharcourt (SNESUP), un professeur des universités respecté, connu pour la qualité de son travail intellectuel et pour ses engagements militants de longue date (voir encadré),  ce dernier toujours aux côtés de Monique Vuaillat.
Daniel Lebret a été membre du Conseil supérieur de l’Education, conseiller de Dominique Voynet, auteur et éditeur d’ouvrages[1], membre du jury des classes ZEP à Sciences Po puis directeur de Paraschool société de soutien scolaire (entreprise spécialisée dans le E-LEARNING).

 SOURCES, – L’Humanité et  Libération, 19 janvier 2000, L’Express, 5 mai 1998

[1] Citons notamment Réformer l’école c’est possible ! co-écrit avec Caroline Werkoff-Leloup, ed michalon, 2006.