Annie Thébaud-Mony, chercheure à l’INSERM, spécialiste des questions de santé au travail a refusé, au début août 2012, la légion d’honneur qui lui avait été attribuée par Cécile Duflot Ministre de l’égalité, des territoires et du logement.
Elle s’en explique dans une lettre ouverte.
Dans sa lettre (ci-jointe) celle qui a mené une carrière de recherches en santé publique, sur la santé des travailleurs et sur les inégalités sociales en matière de santé justifie son refus par le souci d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur la faiblesse, si ce n’est les reniements, des politiques publiques en matière de santé au travail.
Elle écrit : « il me faut constater que les conditions de travail ne cessent de se dégrader, (…) que la sous-traitance des risques fait supporter par les plus démunis des travailleurs, salariés ou non, dans l’industrie, l’agriculture, les services et la fonction publique, un cumul de risques physiques, organisationnels et psychologiques, dans une terrible indifférence ».
Annie Thébaud-Mony est chercheuse et militante et a participé depuis trente ans à différents réseaux en lutte contre les atteintes à la santé dues aux risques industriels. Aussi, ajoute-t-elle, « Parce que mes engagements s’inscrivent dans une dynamique collective, je ne peux accepter une reconnaissance qui me concerne personnellement ».