En élargissant un horizon de recherche initialement centré sur l’emprise des politiques néolibérales sur l’école, nos travaux plus récents se sont attaché à repenser les conditions de l’action collective dans la période et en tirer les conséquences idéologiques et stratégiques pour le syndicalisme. En arrière plan la question centrale posée est celle du rôle que peut jouer l’institut dans la transformation du syndicalisme.

Avec notre dernier livre, nous avons le sentiment de clore un cycle de réflexion et de publication sur les alternatives syndicales au néolibéralisme. Aussi considérons nous l’année 2021-2022 comme une année de transition dans un contexte pour le moins incertain sur bien de plans.

C’est avec cet état d’esprit que nous nous attacherons à prolonger la réflexion sur le consentement et le dé-consentement à l’époque néolibérale , laissé en jachère ces derniers mois. Le thème nous semble entrer en concordance avec plusieurs problématiques actuelles : celle du « consentement » (et des résistances) à la gestion gouvernementale de la pandémie, celle de la vague « metoo » et de ses prolongements, celle du salariat confronté à l’imposition du « travail à distance » etc. Beaucoup de travaux académiques et/ou militants (ceux du féminisme en particulier, cf livre de Geneviève Fraisse, Du consentement) peuvent être convoqués mais aussi la littérature (de Madame Bovary à Springora), le théâtre, le cinéma…

Notre chantier se propose de poursuivre des recensions d’ouvrages dont La Fabrique du consentement de Noam Chomsky et Produire le consentement de Michaël Burrawoy dans le champ de la sociologie du travail. Nous avons également en projet un enquête sur le « consentement » au travail à la chaîne dans l’industrie automobile.

Nous faisons l’hypothèse que la mise en perspective de ces matériaux peut permettre de mieux identifier les modes du consentement propres à l’époque néolibérale. Ce qui doit conduire à étudier également comment déconsentir ?

Il s’agirait de montrer comment dans des récits de lutte, des biographies, des écrits militants, des analyses plus théoriques, les modes du consentement ( et les registres d’explication utilisés) ont été contrés, par quels moyens et avec quels acteurs ? Soit ce que nous apprennent la lutte ouvrière et syndicale, la lutte anti-coloniale, la lutte féministe, la lutte écologique.