Nous serons une promesse de paix et de justice sociale
On voudrait croire que la gravité de la crise épidémique que nous traversons imposera la nécessité de s’engager dans la construction d’alternatives, qu’elle contraindra à élaborer de nouvelles perspectives sociales, économiques, et environnementales. Comme si cette nécessité devait s’imposer à la révélation des incohérences égoïstes, des insupportables injustices et des coupables imprévisions que cette crise rend si clairement visibles.
Mais, l’histoire nous contraint à considérer que nul épisode dramatique, des guerres aux épidémies, n’a jamais porté, comme si elle constituait une évidence naturelle, la volonté déterminée de renoncer aux politiques dont pourtant la responsabilité était révélée.
Et c’est justement parce que nous sommes conscients qu’aucun élan spontané ne viendra imposer l’exigence de la transformation sociale que notre responsabilité est grande de devoir contribuer à la construction de ces perspectives nouvelles.
L’Institut de recherches de la FSU s’engage pour prendre sa part dans cette construction.
A défaut du colloque du 1er avril que nous avons dû évidemment reporté à la rentrée, c’est un numéro spécial de Regards croisés qui paraitra bientôt marqué par la même intention d’interroger l’avenir du syndicalisme et donc sa responsabilité dans la construction des alternatives. Des publications de l’Institut de recherches, livres publiés récemment et articles de la revue Regards Croisés seront mis à disposition de toutes et tous sur le site de l’Institut.
Il est temps que nous retrouvions la volonté de transcender les clivages pour construire les conditions d’une réflexion commune et d’une action unitaire. Et nous ferons nôtre la prétention avec laquelle Jaurès concluait son dernier discours en juillet 1914 : ne pas négliger une seule occasion de montrer que nous sommes une promesse de paix.
Paul Devin Président de l’IR-FSU
Éditorial de la lettre de l’Institut de recherches de la FSU du 25 mars 2020
Paul Devin, président de l’IR.FSU