Ce document de travail a été réalisé dans le cadre du projet d’écriture du tome 2 de la FSU (1997- 2010). La période Allègre offre un saisissant condensé des évolutions politiques au tournant du siècle et corrélativement, des difficultés du syndicalisme, singulièrement pour le syndicalisme se réclamant de la transformation sociale.
Si la politique de C. Allègre concerne l’Éducation nationale, elle s’inscrit dans le cadre bien plus large de la réforme de l’État telle qu’elle s’applique dans les années 2000 et des transformations du service public, conséquence du tournant néo-libéral opéré dans un large consensus en France et en Europe.
Dans le cadre d’un travail collectif, il s’agissait tout à la fois d’établir avec précision les différentes étapes des attaques ministérielles, leurs évolutions face aux répliques de la FSU et de ses syndicats, tout en les resituant dans leur contexte. Cette période prolifique en évènements étonnants est aujourd’hui assez bien connue grâce à des travaux historiques ou politistes nombreux, mais dont l’objet n’a jamais concerné la FSU.
Dans ce document, nous avons tenté de saisir la complexité des interactions entre le ministre et la fédération, les conséquences sur la vie interne de la FSU. En somme, il s’agissait de tenter de comprendre comment se prenait la décision syndicale, dans un contexte très conflictuel largement inédit. Il était nécessaire aussi d’expliciter autant que possible clairement les enjeux en termes de service public tout autant que corporatifs, les deux étant par nature étroitement liés. Les études sur le sujet abordent rarement sinon jamais ces deux aspects dans leurs complémentarités, ce qui ne permet pas de saisir la totalité les enjeux syndicaux des réformes éducatives.
Il en résulte un texte long et pourtant incomplet. Ainsi, la partie importante concernant la recherche et l’enseignement supérieur est à peine évoquée, celles concernant les lycées professionnels et la nature de la réforme du lycée sont survolées. Le lecteur pourra, s’il le désire, se reporter à la partie IV, qui synthétise les enjeux de la période pour la FSU.
Josiane Dragoni, janvier 2018
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