Philippe Dormagen, animateur de l’atelier 3, présente les « questions vives » qui sont ressorties de cet atelier.

Atelier 3 – Travail et réformes
Philippe Dormagen : les questions vives

La question posée aux participants de l’atelier « réformes » était globalement : comment les syndicats prennent-ils en compte les stratégies non syndicales des salariés pour supporter les changements continuels du contenu de leur travail, et comment font-ils pour défendre les salariés des conséquences des réformes auxquelles ils s’opposaient ?
 
Les syndicats ont décrit les difficultés rencontrées, ils n’ont pas apporté de réponse claire à la question posée, mais celle-ci a généré beaucoup d’autres questions :

  • Les syndicats sont-ils restés à une vision simpliste du travail ?
  • Comment accompagner des collègues dans l’application d’une réforme que le syndicat combat ? Est-ce que les gens résistent ou s’adaptent ? Comment redonner du sens au métier ? Doit-on et peut-on aider des collègues à changer de métier ?
  • Faut-il changer les modalités de l’action syndicale ou simplement élargir celles-ci à la problématique du travail ? Si on étudiait les conséquences que les réformes allaient avoir sur le travail, cela changerait-il le discours syndical ?
  • Être syndicaliste, être combatif, permet-il de mieux résister aux mauvaises conditions de travail ?
  • Pourquoi les collègues en difficulté ne viennent-ils pas spontanément vers le syndicat ?
  • Le syndicat pourrait-il être porteur d’une réforme en partant du point de vue du travail ? Mais partir du travail n’engendre-t-il pas une difficulté pour créer du collectif ?
  • Comment prendre en compte la souffrance des cadres touchés eux aussi par les réformes ? Ils ne sont plus impliqués dans des réformes qui sont menées par des cabinets spécialisés.
  • Pourquoi les collègues sont-ils réticents à se mettre en grève ? Est-ce à cause de l’incrédulité à voir se mettre en place des réformes aussi incohérentes et irrationnelles ? Est-ce à cause des réformes qui arrivent par petites vagues successives, ne touchant qu’une partie des collègues à la fois ?