Marie-Hélène Motard
Institut de recherches de la FSU

Un voyage au cœur de l’activité

Présenter un gramme d’activité – un choix, un geste, quelque chose qui importe – un vrai défi.

J’ai choisi de parler de ma prise de fonction en tant que secrétaire de CHSCT. De ce que cela m’a fait sur le plan émotionnel, de la stratégie que j’ai choisi dans mon rapport aux autres, qu’il s’agisse des représentants de l’administration, des membres de mon organisation syndicale ou des autres organisations.

Des questions ont surgi, au plus profondément de moi : avant, tandis que je réfléchissais à ce que j’allais bien pouvoir dire, pendant sous l’effet d’une écoute attentive et des questions posées, et bien après encore que je me sois exprimée. Questions vivantes portées maintenant par ce collectif né au cours de cette rencontre et qui demandent une suite.

Comment devient-on secrétaire de CHSCT ? C’est-à-dire où apprend-on à faire ce travail ? Et quel travail ? Où chacun trouve t-il les ressources pour y faire face ? En lui ? Avec l’appui des autres ? Quels autres ?

Comment naît un collectif de travail ? Comment est-ce qu’on fabrique du lien, des relations de travail ? On y met de soi, des sourires, une façon d’écouter et de tenir compte du point de vue de l’autre, on y engage son corps et sa façon d’exister, et quoi d’autre encore ? En quoi consiste une activité relationnelle ?

Comment mesure t-on également l’efficacité de son action ? « Ça marche ». Comment le sait-on ? Et, qu’est-ce qui marche ?

Derrière ces questions, il y a l’activité, celle d’une personne, avec ses joies, ses peines, sa façon à elle d’interpréter les situations, de mettre l’outil à sa main. Il y a les moments où l’on voudrait renoncer, et puis les jours où l’on se dit que cette activité vaut vraiment le coup, qu’elle a du sens, pour soi, et peut-être aussi pour les autres, un sens éminemment politique qui engage notre façon de vivre ensemble.

Dès lors, comment aider, sur le plan syndical, les secrétaires de CHSCT dans l’exercice de leur fonction, éviter les turn over trop important ? Comment les soutenir dans leur activité ?

Ces journées ont ouvert une piste, celle de la prise de parole, où chacun parlant de ce qu’il fait, et de comment il le fait, rencontre par ce moyen tous les autres : un grand moment d’intelligence collective, une invitation au voyage…