Aujourd’hui les mobilisations féministes ont acquis une dimension sociale déterminante. De même, une production théorique féministe critique, de plus en plus importante, concernant tous les champs de l’activité humaine, a gagné en force et rayonnement. Au cœur des débats pour penser les alternatives, la lutte contre toutes les formes de discriminations et violences faites aux femmes, l’exigence de l’égalité Femmes – Hommes, en termes de droits, de visibilité dans tous les domaines … sont des questions qui s’imposent désormais parmi les plus présentes.
Elles l’ont été lors du colloque de l’IRFSU de juin 2021 « Le syndicalisme au défi du XXIe siècle », où une des questions mises en avant a été celle d’un universalisme renouvelé avec la table ronde discutant « Comment faire prendre en compte et converger les luttes spécifiques, notamment féministes et antiracistes, avec celles du syndicalisme de transformation sociale ? ». Dans le cadre de l’appel du congrès de Metz pour des États généraux du syndicalisme, pour penser l’avenir du syndicalisme, il s’agit à présent, pour l’Institut et le monde syndical, après avoir traité « le syndicalisme face au féminisme » de traiter « du féminisme dans le syndicalisme ». Cela avec une urgence d’autant plus avérée que les régressions manifestes qui se sont produites dès le début de la crise sanitaire, touchant particulièrement les femmes dans les sphères privée et professionnelle, ont persisté malgré les promesses du « monde d’après ».
Ces mobilisations et ces recherches féministes interrogent ainsi le syndicalisme dans ses objectifs mais aussi dans ses modes de fonctionnement et son vécu quotidien, au cœur du travail syndical. En effet, la FSU comme ses syndicats ne réussissent pas pleinement à traduire dans leurs fonctionnements internes les objectifs contenus dans leurs textes de congrès, ou à en tirer toutes les conclusions dans leurs plateformes revendicatives.
Le chantier FSP a une double mission. D’une part, il travaille ces questions sur le plan théorique et sur des terrains concrets afin de suggérer un débat dans la FSU à partir de ses résultats. D’autre part, il interagit avec les autres chantiers de l’Institut pour impulser, lorsqu’elle n’existe pas, la prise en compte d’une dimension genrée dans leur réflexion.
Enfin, et par souci de cohérence, il nous semble pertinent de nous intéresser au fonctionnement de l’IRFSU en chaussant les lunettes du genre.
Yves Baunay
Dominique Cau-Bareille
Kareen Bouissière Boulle
Josiane Dragoni
Jean-Michel Drevon
Christine Eisenbeis
Hélène Gispert (coord.)
Hélène Guennou
Michelle Olivier
Anne Schuhl
contact mail : Hélène Gispert