La thèse défendue ici est que la transformation des espaces de formation professionnelle tant initiale que continue ne peut être pleinement appréhendée qu’il s’agisse des objectifs, des pratiques, ou du sens que la formation peut prendre dans la trajectoire professionnelle ou personnelle des sujets, si l’on ne saisit pas la nature et l’ampleur de la transformation néolibérale du rapport capital/travail. Parler de reconstruction ou de reconfiguration néolibérale signifie que les espaces de formation font plus que subir de l’extérieur la pression de formes particulièrement agressives de réorganisation du travail, de management ou de mobilisation de la force de travail mais se plient désormais de l’intérieur aux exigences générales et aux normes de la concurrence, de la compétition généralisée et de la valorisation du capital humain. En sorte que les espaces de formation ordonnent de plus en plus directement le contenu et les finalités de la formation aux besoins d’une économie dont l’une des dimensions essentielles serait celle de la connaissance. Ils se transforment ainsi en entreprise de fabrique et d’entretien de l’employabilité et modifient profondément le sujet même de la formation.