Published On: 16 mars 2021Categories: Editoriaux de la lettre électronique

Plaidoyer pour l’agroécologie dans les programmes scolaires

Le 24 mars prochain se tiendra, en collaboration avec l’Institut de recherches de la FSU, le Syndicat national de l’enseignement agricole public (SNETAP-FSU), le Comité français de solidarité internationale (CFSI), Alternatives agroécologiques et solidaires (SOL), Ingénieurs sans frontières (ISF) et en partenariat avec le mensuel Alternatives économiques, un colloque consacré à l’agroécologie et l’éducation : « Quelle place pour l’agroécologie dans les programmes scolaires ? »

Une quinzaine d’enseignant·es, d’ingénieur·es, d’agriculteurs et agricultrices, de responsables de programmes de solidarité interviendront dans des tables rondes où les débats et les échanges questionneront les relations entre agroécologie, solidarité internationale et éducation.

L’institut de recherches de la FSU a engagé depuis plus d’un an maintenant les travaux d’un nouveau chantier de recherches consacré à réfléchir la transition écologique dans les perspectives d’une meilleure justice sociale. Un tel choix s’inscrit dans une préoccupation croissante des organisations syndicales à vouloir penser leurs projets de transformation sociale en prenant pleinement en compte les questions liées au réchauffement climatique, à l’épuisement des ressources, aux menaces sur la biodiversité ou aux risques sanitaires.

Et quoi de plus logique pour l’IR.FSU, au sein d’une fédération fortement liée avec l’éducation, que d’associer ce chantier de recherches aux perspectives d’une inscription de la transition écologique dans les finalités de l’école. Force est de constater que trop souvent, l’ambition scolaire se réduit à une éducation qui se limite à prescrire quelques comportements.

C’est d’une autre ambition dont notre école a besoin qui soit capable de construire les savoirs et les choix citoyens nécessaires qui inscriront culturellement et intellectuellement la préoccupation environnementale dans les représentations des élèves. Et cela bien sûr autant dans l’éducation commune que dans les formations professionnelles. Nul doute que l’enseignement agricole constitue un enjeu particulier pour que les futures formations aux métiers de l’agriculture ne soient pas guidés par les principes d’une rentabilité économique qui méprise l’avenir environnemental.

Cette éducation doit conduire à une prise de conscience citoyenne généralisée qui contraindra la volonté politique.

Notre responsabilité est immense quand les volontés libérales de préserver les intérêts financiers d’une minorité privilégiée sont prêts à continuer à mettre en péril l’avenir de toutes et tous… et notre détermination doit conduire une prise de conscience de la nécessité de penser autrement nos modes de production, d’échanges, de consommation. Mais ces transformations de nos mentalités, de nos représentations, de nos conceptions ne peuvent se suffire de mieux prendre en compte la préservation de nos équilibres naturels, elles doivent prendre en compte leurs effets sur les classes sociales populaires, sur les exclus et les plus pauvres, elles doivent faire le choix des solidarités internationales. Ils doivent faire le choix de la justice sociale. Clairement, pour cela, il ne nous suffira pas d’organiser quelques activités scolaires de collecte des déchets …

C’est pourquoi c’est une véritable intégration des questions de transition écologique dans les programmes d’enseignement et donc dans les ambitions de l’école publique que le colloque du 24 mars défendra.

Éditorial de la lettre de l’Institut de recherches de la FSU du 16 mars 2021
Paul Devin, président de l’IR.FSU