Monique Vuaillat (Gauthier), née le 22 mai 1941 à Bourg-en-Bresse, secrétaire générale du SNES (1984-1999), secrétaire générale de la FSU (1999-2001).
Aînée des trois filles d’une famille modeste, Monique Vuaillat milite au Syndicat national de l’enseignement technique (SNET) dès son année de formation à l’ENSET comme professeure technique adjointe de commerce. Elle est nommée au lycée Bréquigny de Rennes et devient militante « Unité et Action » du nouveau Syndicat national des enseignements de second degré (SNES). Elle va apprendre son métier de syndicaliste au S3 de Rennes dont elle est secrétaire adjointe de 1971 à 1981.
En 1971, elle est élue à la CA et au bureau national et commence à s’occuper de la formation permanente des travailleurs. Elle gravit ensuite les échelons dans le secrétariat national, chargée notamment du secteur Action. En 1981, elle est élue secrétaire générale adjointe aux cotés de Gérard Alaphilippe devenu secrétaire général, dans un contexte politique qui aboutit en 1984 à l’abandon du projet d’unification qui faisait partie des engagements de François Mitterrand.
À la suite de la démission de G. Alaphilippe en 1984, elle est élue secrétaire générale, et conservera cette responsabilité, entourée de secrétaire adjoints jusqu’en 1999, puis elle sera co-secrétaire générale jusqu’en 2001, date de son départ à la retraite syndicale.
Pendant une vingtaine d’années, Monique Vuaillat va en quelque sorte incarner le SNES aux yeux des médias et des personnels. Elle imprime sa marque à toutes les luttes du syndicat sur les grands thèmes complémentaires de son programme revendicatif : « Ecole de la réussite pour tous » et « revalorisation du métier », nécessitant « l’investissement éducatif » à court et long terme.
À l’heure où la direction de la FEN plaide pour « travailler autrement » (congrès de La Rochelle 1988), elle favorise de nouvelles formes d’actions diversifiées, y compris la grève reconductible, qui culmine dans la plus importante manifestation nationale du SNES, le 4 mars 1989, qui permet d’engranger une revalorisation substantielle des carrières, complétée par l’arrêt du recrutement des PEGC et la création des IUFM.
A partir du milieu des années 80, les tensions entre la FEN, le SNES, le SNEP et les autres syndicats qui se reconnaissaient dans Unité et Action s’exacerbent et déboucheront sur la scission de 1992, puis la création de la FSU. Monique Vuaillat met toute son énergie à combattre l’exclusion du SNES et du SNEP de la fédération. Elle prend toute sa place dans le processus conduisant, à partir des CLU, à la création de la FSU en 1993, encourageant la constitution du SNUIPP et celles de syndicats de non-enseignants, le ralliement du SNETAA et l’apport des militants de l’École émancipée.
Le passage de Claude Allègre au ministère de l’EN (1997-2000) est de son propre aveu la période la plus pénible pour elle, le syndicalisme et le monde enseignant. Le ministre se met à dos la profession. La mobilisation des lycéens, des parents et des enseignants contre son projet du « lycée pour le XXIe siècle » et contre le gel de l’emploi public auquel la FSU réplique par 10 propositions de réforme (« le pari de l’intelligence, le pari de l’avenir ») conduisirent aux grandes manifestions du printemps 2000 et à la démission d’Allègre. Le SNES et la grande majorité des enseignants du second degré se sont dressé contre la politique scolaire mise en oeuvre par Claude Allègre ce qui conduira Lionel Jospin, Premier Ministre, à le remplacer par Jack Lang.
Après le départ de Michel Deschamps de sa responsabilité de secrétaire général de la FSU, elle devient co-secrétaire générale de la fédération en tandem avec Daniel Le Bret, puis ce dernier démissionnant, avec Pierre Duharcourt.
Après sa retraite syndicale, Monique Vuaillat continue à enseigner encore un an à Grenoble, ce qu’elle n’avait jamais complètement abandonné au cours de ses mandats, et elle crée la Maison des Enseignants.
En 2008, elle est élue maire-adjointe de Grenoble chargée du logement, sur la liste conduite par le socialiste Michel Destot, mais n’est pas réélue en 2015.