Comment engager « une reconstruction et une refondation du syndicalisme pour les enjeux à affronter au 21ème siècle », s’interrogeait le congrès de la FSU de 2022 ? Et comment passer du nécessaire au possible ? Refonder n’implique pas de faire table rase du passé, mais de mettre en perspective la riche histoire du syndicalisme avec les défis actuels et à venir. Que refonder et par où commencer ? Par la doctrine et la stratégie, s’il y a bien lieu de repenser l’action collective à un moment où le capitalisme néolibéral entend ne laisser au syndicalisme d’autre choix que de disparaître ou de se soumettre ? Par l’aspect organisationnel, si doivent être reconsidérées, avec une double exigence d’efficacité et de démocratie, les formes d’association et d’organisation du salariat ? Convenons qu’il n’est pas de réponses simples à ces questions, et que les poser ne signifie pas les résoudre, mais s’engager à les travailler ensemble.
Ce dossier donne la parole aux responsables syndicaux, tente de nourrir la réflexion en croisant des études issues des « chantiers » de notre Institut et celles des chercheurs et chercheuses. Sans cacher les problèmes rencontrés et les dangers mortels que nous font courir les résurgences d’un « néo fascisme », il s’agit également de mentionner des réussites qui témoignent d’un « déjà là » de la refondation sur des terrains aussi déterminants que la santé au travail ou le féminisme. Sans oublier la question aussi controversée qu’essentielle du rapport du syndicalisme au politique.
Dossier coordonné par Alain Dalançon, Paul Devin, Josiane Dragoni, Jean-Michel Drevon, Jean-Marie Le Boiteux et Francis Vergne