Une bibliographie qui s’enrichira au fil des mois …
Pour commencer : autour de l’intersectionnalité

 

Kimberlé CRENSHAW,,  Intersectionnalité, Payot, 2023
Deux essais de 1989 et 1991D

  • Démarginaliser l’intersection de la race et du sexe : une critique féministe noire de la doctrine de l’anti-discrimination, de la théorie féministe et de la politique anti-raciste, 1989
    Article fondateur dans lequel Kimberlé Crenshaw introduit la notion d’intersectionnalité. Elle montre comment les systèmes juridiques et sociaux ne tiennent pas compte des expériences multiples vécues par les femmes noires, par exemple, à la croisée du sexisme et du racisme.«
  • Cartographies des marges : intersectionnalité, politique de l’identité et violences contre les femmes de couleur », 1991
    Cet article approfondit l’intersectionnalité en l’appliquant à la question de la violence faite aux femmes de couleur. Crenshaw critique les approches classiques qui isolent les oppressions raciale et de genre.

Kimberlé CRENSHAW, Entre intersectionnalité et intersections : théories vivantes, actions  urgentes
Conférence dans le cadre du  Forum social mondial des intersections, 30 mai 2025 (Montréal)
lien vers la conférence
lien vers le compte-rendu établi par la Fédération des femmes du Québec


Angela DAVIS, Femmes, Race et Classe, des femmes, 2020 (1ere éd 1983)
Dans Femmes, Race et Classe, Angela Davis développe une analyse critique des liens parfois conflictuels ayant existé au cours des XIXe et du XXe siècles entre féminisme et luttes d’émancipation du peuple noir. Elle démontre que les luttes ont porté leurs fruits à chaque fois qu’elles ont été solidaires. Se refusant à mettre en concurrence les différents éléments constitutifs de sa propre identité, elle affirme que les oppressions spécifiques doivent être articulées à égalité pour dépasser les contradictions et mener un combat global contre le système capitaliste au fondement de toutes les exploitations. Cet essai dense et fondateur, écrit en 1980, trouve aujourd’hui une actualité centrale avec les débats contemporains sur le féminisme dit « intersectionnel ».


Éléonore LÉPINARD et Sarah MAROUZ, Pour l’intersectionnalité, Anamosa, 2021 (il existe une version numérique)
Non le concept d’intersectionnalité ne représente pas un danger pour la société ou l’université, ni ne fait disparaître la classe au profit de la race ou du genre. Bien au contraire ! Cet outil d’analyse est porteur d’une exigence, tant conceptuelle que politique. Une synthèse nécessaire, riche et argumentée, pour comprendre de quoi on parle. Les autrices, sociologues, s’attachent d’abord à rappeler l’histoire du concept élaboré il y a plus de trente ans par des théoriciennes féministes de couleur pour désigner et appréhender les processus d’imbrication et de co-construction de différents rapports de pouvoir – en particulier la classe, la race et le genre. Il s’agit ensuite de s’interroger sur les résistances, les « peurs », les discours déformants et autres instrumentalisations politiques que l’intersectionnalité suscite particulièrement en France. Mais justement, défendre les approches intersectionnelles, n’est-ce pas prendre en compte, de manière plus juste, les expériences sociales multiples et complexes, vécues par les individus, et donc se donner les moyens de penser une véritable transformation sociale ?


Fanny GALLOT, Michelle ZANCARINI-FOURNEL, Camille NOÛS, Imbrication des dominations et conditions d’émancipation
20 & 21, revue d’histoire, 2020/2, n°146, p.2-16


Un podcast de France culture dans la série « Sans oser le demander »
Qu’est-ce que l’intersectionnalité, 2023 (58’)
Écouter en ligne