Ateliers Travail et démocratie

Bref compte rendu de la réunion du 14 janvier 2019 – Paris, Bourse du travail.

Depuis la réunion précédente, une équipe d’animation de 9 membres s’est constituée et réuni afin de préciser l’ODJ de la réunion du 14/01. Dans cette équipe, Marie-Hélène Luçon et Yves Baunay.

30-40 présents, chercheurs, professionnels de l’analyse du travail et syndicalistes (CGT, Solidaires, membres de l’Institut de la FSU).

Une première partie de la réunion a été consacrée à un tour d’horizon sur le mouvement de Gilets jaunes, ses rapports avec le syndicalisme et avec le travail.
Brève analyse liminaire (et « automobile ») de Thomas Coutrot : le mouvement a eu une étincelle, le prix de l’essence ; un carburant, le besoin de respect et le refus de l’humiliation ; un moteur, l’égalité et la démocratie. C’est un mouvement populaire, mais qui n’est pas ancré dans la sphère du travail, plutôt a-syndical qu’anti-syndical.
Deux questions : pour ce mouvement qui ne se pose pas la question du travail réel, comment faire entrer l’exigence démocratique dans le travail ? Comment faire avancer l’idée qu’il n’y aura pas de réponse à la crise sans prise en compte de la démocratie au travail ?
Quelques notes tirées du débat qui s’en est suivi : le fil rouge du mouvement c’est (comment) vivre (convenablement) de son travail ? Les GJ disent « notre travail a de la valeur mais il n’est pas considéré ». Dans le mouvement des GJ, la question du travail est présente via la redistribution mais pas via la production, la démocratie dans l’entreprise n’est pas abordée. Le mouvement fait ressortir que, de plus en plus, il faut non (seulement) travailler pour consommer, mais consommer (de l’essence, des outils – les voitures des chauffeurs Uber – etc.) pour travailler.

La deuxième partie a cherché à organiser des « ateliers » et la forme du travail pour les mois à venir. Des groupes se constituent afin d’animer des ateliers sur des thèmes, il est souhaitable qu’ils soient constitués de chercheurs, syndicalistes, professionnels. Le groupe prépare une présentation (textes, visuels, vidéos …), anime une discussion et organise une mise en commun des ressources à chaque séance (la prochaine fin mars, la suivante fin mai-début juin). Ces présentations doivent s’appuyer sur des expériences.
D’ici l’automne, projet de mise en place d’un site pour publier, textes, ressources, etc. qui puissent constituer des outils militants. D’ici l’année prochaine, un événement public.

Prochaine séance : thème « Travail, féminisme et politiques du care » (formulation provisoire), de quoi et comment le travail doit-il prendre soin ? Animateurs : A. Alphan-Layre (CGT), Pascale Molinier (enseignante-chercheuse, psychologue), Marie-Hélène Luçon (IRFSU)
Séance suivante : thème « enquête ouvrière » et transformation des pratiques syndicales, bilan critique d’expérimentations. Animateurs : T. Fraquelli (CGT), B. Bouché (Solidaires), Y. Baunay, C. Eisenbeis, G. Grosse (IRFSU), L. Goussard (enseignante-chercheuse, sociologue), R. Cabanes (enseignant-chercheur – anthropologue).

CR : Gérard Grosse