Congrès, Le Mans – 2016

La formation continue est un droit, ouvert sur le temps de travail. Elle est aujourd’hui totalement dégradée et souvent interdite faute de remplacement.
La formation continue ne peut se limiter à la transmission d’informations officielles ou à l’adaptation à de nouveaux dispositifs, ni être réduite à un outil de gestion des personnels.
L’offre de formation doit être rétablie et élargie, de nouvelles modalités doivent être proposées (stages courts, longs, filés, disciplinaires, pluridisciplinaires, pluri-catégoriels, sur site, par regroupement départemental, année sabbatique congé formation, etc.).
Des formations regroupant des personnels, à l’échelle académique ou nationale, doivent être proposées et inscrites dans les plans de formation.
Ces derniers nécessitent des moyens humains conséquents auxquels l’autoformation et la formation à distance ne sauraient se substituer.
Le DIF (Droit individuel de formation), qui donne droit à 20h de formation par an cumulables jusqu’à 120h, s’est peu développé ou s’est limité aux formations pour reconversion. Ce nouveau droit doit au contraire renforcer la professionnalité et offrir des possibilités de formation nouvelles. Il ne doit pas se substituer à la formation continue.
Tous les personnels doivent être régulièrement informés des possibilités de mobiliser « leur » DIF.
Le DIF doit permettre à tous les personnels de suivre la formation de leur choix. De même l’accès au congé de formation doit être développé.
La FSU demande que des moyens significatifs soient attribués pour une mise en œuvre effective de l’ensemble des dispositifs de formation. La possibilité pour les personnels de profiter pleinement de
La formation professionnelle continue nécessite un volume de remplaçant-es suffisant.
Le choix des contenus des formations doit être discuté avec les équipes pédagogiques, inspections, ESPE/université, élu-es du personnel.
De véritables structures démocratiques décisionnaires doivent exister.
L’évaluation des dispositifs doit être mise à disposition de la profession.
Des observatoires de pratiques, associant les organisations syndicales, doivent être mis en place de
manière effective dans toutes les académies de façon à mieux repérer et combattre les inégalités scolaires
et évaluer les besoins de formation avec les enseignant-es.
Des recherches collaboratives entre chercheur-es et enseignant-es, permettant l’innovation, doivent être développées en relation avec l’université dont les ESPE, et l’IFE.
La formation continue doit permettre d’accéder à des qualifications nouvelles ou à des diplômes
Susceptibles entre autre de préparer à des secondes carrières. Les représentant-es des personnels doivent être associés à l’élaboration et au suivi des dispositifs de formation afin de garantir l’effectivité des droit

La FSU dénonce la quasi-disparition de la formation continue. Elle exige le retour d’une formation continue digne de ce nom et à la hauteur des besoins et des demandes de l’ensemble des personnels. Elle est un droit, ouvert sur le temps de service (devant élèves, pour les enseignant-es), ce qui nécessite un remplacement systématique. Elle vise au développement professionnel et personnel des personnels qui doivent être acteurs de leur projet professionnel.
Le cadre universitaire des ESPE doit jouer tout son rôle dans la formation continue des enseignant-es et enseignant-es chercheur-es. Des durées de formation longues sont nécessaires à une appropriation satisfaisante et ne peuvent se réduire à des temps d’informations.
La formation continue distancielle par le numérique (« M@gistère » dans le premier degré) n’a pas à remplacer la formation en présentiel.
L’offre de formation doit se construire en prenant appui sur les attentes, les besoins spécifiques mais aussi les motivations des personnels. Elle ne doit pas, comme c’est le cas actuellement, être dévoyée au service unique de l’application des réformes.
Les instances de concertation doivent être repensées pour que les représentant-es des personnels, formateurs et formatrices (ESPE/université/terrain), corps d’inspection puissent dialoguer pour faire émerger les besoins, élaborer les plans de formation.
Les conseils de formation doivent être réhabilités pour jouer tout leur rôle. La FSU exige le droit pour tous les personnels de moments de formation disciplinaires de niveau universitaire.
Le développement des recherches collaboratives entre chercheur-es et enseignant-es est indispensable, pour abandonner la logique d’opposition « théorie-pratique » et permettre aux enseignant-es une pratique enrichissante et une attitude réellement réflexive de leur métier.
Les textes réglementaires qui régissent les instances d’élaboration des plans de formation (CDF dans le premier degré, Capa pour les PAF dans le second degré) doivent être appliqués.
Cas particulier : les formations spécialisées sont interrogées depuis plusieurs années, tant dans leur organisation (alternance), leur volume (théorique et pratique), que dans leurs contenus : nécessité ou non d’un tronc commun, périmètre des options (qui ne correspondent plus aux nomenclatures actuelles), reconnaissance universitaire de la formation… Par ailleurs, le nombre de départs en formation est loin de
couvrir les besoins, les échecs sont trop nombreux et l’organisation très lourde pour les stagiaires.
Le ministère a annoncé un chantier sur ce sujet qui doit démarrer en 2015- 2016. La FSU y défendra la nécessité d’avoir des formations spécialisées de qualité, attractives, reconnues professionnellement, et sur le plan universitaire, correspondant aux besoins actuels de l’enseignement spécialisé et de l’adaptation.