Congrès de Rennes – 2018

La formation, loin de chercher à imposer des « bonnes pratiques » doit mettre les enseignants, CPE et Psy-ÉN en posture réflexive sur leur métier. Pour les enseignants, elle doit et les ouvrir à des formes de pédagogie (pratiques, méthodes, organisations de classes…) diverses pour qu’ils puissent faire des choix éclairés et diversifient leurs pratiques en fonction des objectifs poursuivis, des contenus enseignés, des connaissances et compétences à faire acquérir aux élèves. La formation continue doit pour cela être étoffée et davantage adossée à la recherche, tant du point de vue didactique que du point de vue disciplinaire. La formation initiale et continue doit être réellement accessible à tous. Elle ne doit pas être une présentation de « prêts-à-penser » le métier, mais outiller les professionnels pour faire des choix, en conscience, face aux dilemmes qui se présentent à eux tous les jours dans l’ordinaire de leur activité. Les professeurs doivent être davantage sollicités pour en définir le contenu.
Le tout sans pression des inspections. Le temps de service devant les élèves doit être abaissé pour développer les temps de concertation entre pairs nécessaires au développement professionnel et à la recherche de mises en œuvre pédagogiques en contexte.

Accompagnement et formation continue
La demande « d’accompagnement professionnel » est devenue statutaire, ce qui ouvre des droits aux personnels en termes de formation continue, même si cela ne la résume pas. Cet accompagnement doit permettre aux collègues de progresser dans leur professionnalité. Il ne doit pas être à charge ni imposer des objectifs, ni conduire à des bilans écrits. Le rapport de cet accompagnement doit être laissé au libre arbitre des personnels. Cet accompagnement ne doit pas impacter le bilan des rendez-vous de carrière.

La formation des enseignants ne saurait rester plus longtemps aussi descendante et prescriptive. Elle doit intégrer l’objectif de rendre les enseignants capables d’une approche critique des pratiques pédagogiques.
Nos mandats des congrès précédents sur la formation continue sont toujours d’actualité, notamment :
• l’exigence de formation continue de qualité, sur le temps de service, en présentiel ;
• la prise en charge des frais afférents : frais d’inscriptions et coûts liés à la formation…
• la nécessité de consulter les personnels à travers leurs représentants élus pour élaborer des contenus de formation, adaptés aux besoins des personnels et qui ne se limitent pas aux besoins de l’institution.
Le contingent des congés formation doit être abondé pour une réelle prise en compte des besoins des collègues et éviter un temps d’attente trop long. Il faut faire un bilan des situations très diverses dans les académies (barème, pratiques…), les unifier, et défendre un barème qui, par sa progressivité, n’exclue personne a priori. Si le nombre de journées de formation est insuffisant, le contenu de l’offre de formation continue pose aussi problème. Le SNES-FSU demande que cette offre, particulièrement indigente, soit étoffée notamment en lien avec l’Université et l’ESPE. Les réformes en cours ou à venir comme celles du lycée et du bac ne doivent pas être le prétexte à un retrait de moyens de la formation continue pour les réserver à « l’accompagnement » des nouveaux dispositifs. Le SNES-FSU exige la publication rapide des textes d’application du CPF pour l’Éducation nationale.
La succession de dispositifs de formation (DIF, CPF…) ces dernières années et le défaut de communication de l’employeur ont totalement brouillé la lisibilité des droits à la formation. C’est pourquoi le SNES-FSU s’engage à communiquer régulièrement aux agents l’existence de ces droits et les modalités de leur mise en oeuvre. Il exige le respect de la circulaire du 10 mai 2017 (portabilité des droits, volume d’heures, droits ouverts…) et appelle ses sections académiques à en vérifier l’application lors de GT et/ou CAPA dédiés. L’absence de crédit ne doit pas être opposée aux demandes des agents. Le CPF ne doit pas se substituer aux formations des PAF et aux congés de formation. Il faut aussi laisser le choix des modalités aux personnels intéressés et instaurer la possibilité d’une décharge horaire hebdomadaire pour ceux qui le souhaitent.
Les frais d’inscriptions et les coûts liés à la formation doivent pouvoir être pris en charge. Ces revendications concernent tous les personnels. Il faut réabonder les lignes budgétaires consacrées au congé mobilité.