Mettre au jour les processus cachés de discrimination envers les enseignants à temps partiel en France : un levier pour améliorer leur situation

D. Cau-Bareille1, C. Teiger2, S. Volkoff3
1 Université Lyon 2, ECP, CREAPT, France, dominique.cau-bareille@univ-lyon2.fr
2 GRESHTO CRTD CNAM, France, moufcat@gmail.com
3 CREAPT CNAM, France, serge.volkoff.visiteur@lecnam.net

Cette recherche sur les conditions de travail d’enseignants de collèges et lycées à « temps partiels » (souvent des femmes) en France vise à révéler certaines pratiques discriminatoires – souvent invisibles – provenant de l’administration.

Son originalité réside dans l’articulation de l’approche ergonomique du travail et du modèle psychosociologique du système des activités. Le croisement des méthodes – entretiens (20) – analyse des emplois du temps (210) – questionnaires sur le vécu du travail (106) permet une approche systémique de l’activité située dans ses contextes organisationnel et institutionnel et dans une perspective diachronique de la santé et de l’activité professionnelle. On constate une évolution des formes d’engagements dans le travail au vu des modifications de la santé et des configurations de la sphère privée.

Paradoxalement, au lieu de s’améliorer, les conditions de travail de ces enseignants « à temps partiel » se détériorent fréquemment, leur reconnaissance institutionnelle se fragilise. Ils font l’objet de pressions et de processus de discrimination plus ou moins invisibles de la part des directions comme de collègues. Ces premiers résultats appellent une réflexion plus générale sur la nécessité de genrer l’approche diachronique de la santé et de l’activité de travail.

Mieux comprendre les conflits entre sphères de vie et leur incidence sur la santé et les parcours professionnels expliciterait comment les choix passés d’organisation temporelle de l’activité influencent les trajectoires professionnelles des femmes et des hommes et, en particulier, les mécanismes de l’usure prématurée des femmes à qui l’articulation des sphères de vie incombe encore majoritairement.