Plus d’autonomie pour les universités, tel serait le principe de la réforme Libertés et Responsabilités des Universités selon ses zélateurs. Usant du procédé désormais banal qui consiste à prendre les mots les plus progressistes pour servir les politiques les plus réactionnaires – on se souvient de l’époque où l’enseignement privé et catholique défendait « l’école libre » – le mot d’autonomie est utilisé aujourd’hui à contre-emploi dans une acception extrêmement étroite : cette loi n’a d’autre fin en réalité que de contraindre les universités à se soumettre à la loi du marché en créant les conditions d’un désengagement progressif de l’Etat et en les forçant à adopter une logique entrepreneuriale dans leurs modes de gestion.